prog_ban_chaveta

L’association Chaveta

Le programme « Chaveta » a été créé en 2004 par Jéromine Pasteur pour répondre à l’appel lancé par une population d’Amazonie péruvienne, les Asháninkas.

Chaveta répond à une mission d’intérêt général sur le plan humanitaire visant à répondre à des besoins non satisfaits par les pouvoirs publics, tant nationaux qu’internationaux.

Chaveta accompagne une population de 1600 indiens asháninkas pour assurer sa survie physique, culturelle et à terme son autodétermination.

Chaveta intervient sur 3 principaux domaines :

  • L’environnement, pour mettre un terme à l’abattage illégal du bois précieux et préserver les territoires ancestraux des indiens.
  • L’éducation pour aider, à leur demande, les Asháninkas à « maîtriser le contact avec notre civilisation », pour se protéger de l’acculturation et de l’assimilation qu’ils redoutent tant, et pour préserver leur identité. Parmi les actions mises en place : enseignement de base pour favoriser une meilleure compréhension par le peuple ashaninka du monde qui l’entoure, apprentissage de l’espagnol, formation de professeurs bilingues, aide à la construction de 7 écoles.
  • La santé, avec l’établissement d’un dispositif médical pour enrayer l’épidémie de tuberculose.

Pourquoi cette action ? A l’heure où le pétrole, la déforestation, gagnent du terrain et menacent les « peuples de la forêt », le combat avec les arcs et les flèches ne fonctionne plus…il faut savoir parler espagnol, lire, écrire, compter. C’est la condition pour dialoguer avec l’envahisseur et tenter de se défendre. Cette « lutte » est l’un des espoirs pour les Ashaninkas de ne pas voir se poursuivre la disparition de leur culture.

Le parrainage d’enfants ashaninkas

acc_camp_fabricio

Déforestation, extraction pétrolière, déculturation : la forêt amazonienne et ses habitants sont menacés

La recherche pétrolière bat son plein, provoquant des dégâts non seulement environnementaux, mais culturels : les compagnies pétrolières font appel à des experts, chiffrent les dégâts, et « compensent » parfois financièrement pour s’acheter une bonne conscience. Elles apportent ainsi, dans ces espaces il y a peu vierges de tout contact avec la « civilisation », des valeurs qui bouleversent le modes de vie des populations autochtones. Après avoir pollué la planète, le pétrole pollue les esprits.

La déforestation se poursuit, menaçant la forêt à la fois comme lieux de vie des indiens – il y puisent les moyens nécessaires à leur existence, comme écosystème régulateur du climat, comme réservoir de biodiversité duquel les indiens et nous-mêmes tirons de nombreuses ressources  pour notre alimentation, notre médecine, notre pharmacologie, etc.

De fait, le déracinement et la déculturation des indiens ashaninkas s’accélèrent. Ils se trouvent ainsi dépossédés des territoires sur lesquels ils vivent depuis plusieurs centaines d’années, déculturés, menacés par un mode de développement qui ne leur correspond pas.

Non loin de ce désastre, mais un peu à l’écart, quelques îlots d’espoir : des enfants, des adolescents, des adolescentes qui veulent dialoguer avec l’ « envahisseur » sans perdre leurs racines.

Fabricio_familleJéromine Pasteur, au cours de son dernier voyage en forêt, raconte : « J’ai parlé avec ces enfants. Ils veulent se battre. Ils ont regardé et écouté. Ils ont compris que la lutte était inégale. Pour reprendre le dessus ils veulent apprendre, étudier, accumuler du savoir. Pour dialoguer avec l’envahisseur et lutter à armes égales avec ceux qui viennent s’installer chez eux pour piller la forêt. »

Déjà quelques uns de ces enfants qui, il a dix ans, commençaient avec l’alphabet et les premiers mots d’espagnol, déjà quelques uns peuvent, et veulent aller plus loin.

Fabricio est l’un d’entre eux

Fabricio_photoFabricio a douze ans. Il sait lire et écrire. Il comprend l’espagnol et il le parle de façon respectable. Il veut continuer. Jéromine le connaît bien : c’est le fils de Shama, son amie ashaninka qu’elle côtoie depuis plus de 25 ans !

« Quand Fabricio en ce mois de décembre 2010 est venu me demander de l’aide, j’ai pu lire sur la visage de sa mère un peu d’inquiétude mais surtout un immense espoir. Depuis que son fils est né, elle me disait à chacun de mes séjours : « Tu l’emmèneras chez toi. Tu en feras un pilote d’avion ! » Et toutes les deux nous nous mettions à rire ! »
Et voilà que douze ans plus tard, le destin prend les choses en mains. Fabricio a grandi, il est brillant et il veut étudier. Il a demandé à Jéromine de l’aide pour financer ses études secondaires.
Il doit commencer en janvier avec des cours de rattrapage pour se mettre au niveau des enfants de Satipo, bourgade de colons plantée à l’orée des grands bois tropicaux, et entrer à l’école nationale en mars 2011.

« J’ai dit « oui ». J’ai dit « nous allons t’aider et cela pendant les cinq ou six ans que vont durer tes études secondaires ». J’ai promis, en espérant que VOUS accepteriez de vous joindre à moi pour aider Fabricio à travers vos dons à Indibio, comme vous le faites depuis maintenant 7 ans. En espérant que vous seriez à mes côtés; aux côtés de cet enfant pour lui offrir cette chance; à lui et aux siens qui sont en train de perdre le cap ! »La case familiale

 

> Voir les photos de Fabricio et de sa famille dans le « carnet de voyage » de Jéromine Pasteur